Plus personne n’y croyait et pourtant la nouvelle est tombée vendredi dernier : l’avion supersonique franco-britannique – fierté de l’aéronautique des années 1980/90 – reprendra ses vols dès le milieu de l’année 2024…
Une histoire prestigieuse et des réflexions croisées
Le Concorde a vu le jour en 1976 grâce à la collaboration entre Sud-Aviation (ex Aérospatiale) et British Aircraft Corporation (ex British Aerospace). Sa vitesse de croisière était supérieure à Mach 2 soit environ 2 140 km/h ; cette performance est d’ailleurs à l’origine de son exploitation déficitaire, l’appareil consommant de grandes quantités de kérosène.
L’avion supersonique a assuré des vols commerciaux jusqu’en 2003 pour les compagnies Air France et British Airways. Pour une partie des Français, la fin du Concorde a représenté un choc dont certains ne se sont jamais vraiment remis. Le collectif 7ème ciel réunit certains de ces nostalgiques, une partie de ces inconditionnels.
Depuis le début de l’année et dans le plus grand secret, des discussions se sont déroulées entre le Ministère des transports, la compagnie Air France et le collectif 7ème ciel. L’objectif a été d’identifier de nouveaux usages, plus adaptés aux attentes de notre époque : terminés les allers-retours polluants entre Paris et New-York, place à une utilisation plus raisonnée de l’avion supersonique…
Des vols en boucle, juste pour le plaisir
Parmi celles et ceux qui ont eu la chance d’embarquer à bord de Concorde, beaucoup décrivent une impression grisante, un sentiment de force et de privilège. « C’est bien cette notion de prestige que les passagers souhaitent retrouver, au-delà de la nécessité de se rendre à tel ou tel endroit », nous précise l’un des membres du collectif.
Durant près de 2 heures, l’avion supersonique effectuera 4 fois le tour de France pour le plus grand bonheur de ses passagers
Le collectif a donc proposé la mise en place de vols en boucle au-dessus de l’hexagone. Durant près de 2 heures, l’avion supersonique effectuera 4 fois le tour de France pour le plus grand bonheur de ses passagers et membres d’équipage. Selon Abel Organ, Président de 7ème ciel , une précaution devra tout de même être respectée, « Éviter de servir des plateaux repas durant le vol sachant que l’avion effectuera des virages serrés toutes les 7 minutes environ ».
Des courses de Concorde à Mach 2
Autre proposition formulée par l’association, la tenue de courses de Concorde plusieurs fois dans l’année. Sur le modèle des compétitions de drones qui consistent à effectuer un parcours le plus rapidement possible, 4 à 6 Concorde s’élanceront de plusieurs aéroports Français pour se rejoindre dans les airs et réaliser un itinéraire précis.
Pour avoir le privilège de piloter l’un de ces bolides de l’air, il faudra faire partie du club « business Concorde ». Il est probable que nos capitaines d’industrie – notamment du CAC 40 – prendront plaisir à participer à cette compétition. On peut également parier que des stars du football et même de télé-réalité voudront, elles aussi, appuyer sur le champignon et remporter le trophée Concorde.
« Imaginez le spectacle extraordinaire dans le ciel, le bruit phénoménal généré par ces engins lancés à pleine vitesse, les trainées blanches qui déchirent l’horizon. Ce sera un grand spectacle, moderne et puissant, qui ravira petits et grands », s’enthousiasme Abel Organ.
Un concurrent pour le TGV Paris – Marseille ?
Dernier axe de réflexion, la mise en place d’une ligne commerciale Paris – Marseille dotée d’une dizaine de rotations par jour. Encore en pourparlers avec les autorités, cette éventualité offrirait de nombreux avantages et quelques inconvénients.
Le temps de trajet passerait de 3 heures à seulement 26 minutes soit plus de 2h30 d’économisées !
Le temps de trajet passerait de 3 heures à seulement 26 minutes soit plus de 2h30 d’économisées ! À cette vitesse, pas le temps d’avoir faim et de passer par le wagon-bar SNCF (autre bénéfice !). Seul petit bémol, la consommation de CO2 serait environ 1.600 fois supérieure à celle du TGV.
Abel Organ, digne et impassible, balaie d’un revers de main cette question environnementale, « Aucun argument ne peut contrecarrer la force du supersonique, sa puissance n’a que faire de ces petites polémiques mesquines et le plaisir finira par l’emporter sur les considérations écolo-bobos. »
