Un synopsis étonnant !
Si vous avez aimé Les petits Kleenex et Nous crèverons ensemble, vous adorerez Les Kleenex ensemble du brillant cinéaste Gaetan Coine. Ce troisième opus se déroule une nouvelle fois sur le bassin d’Arcachon, convoquant les mêmes acteurs qui interprètent les mêmes rôles. Bref, vous ne serez pas pris au dépourvu par cette comédie à la fois profonde et spirituelle.
Maxou fête ses 65 ans, il s’est encore brouillé avec son groupe d’amis et souhaite rester seul dans sa villa cossue du cap Ferret. Sauf que Vince ne l’entend pas ainsi, il arrive avec une jolie surprise, un yacht de 35 mètres qu’il offre à son ex ami en guise de cadeau d’anniversaire. Peu après, Maria les rejoint à bord de son hélicoptère flambant neuf tandis qu’Antonio, l’immature de l’équipe, a commandé un feu d’artifice à 200.000 euros pour faire plaisir à son ancien ami…
Un film vérité sur la vraie vie des gens
« On veut continuer à parler de la vie des vrais gens, sans faux semblants. On veut que chaque spectateur se sente concerné, s’identifie aux personnages. Bien sûr, la profondeur relationnelle demeure la clé de voute de cette œuvre », indique le réalisateur.
À l’instar des précédents volets, les monologues représentent l’essentiel du film avec, cette fois, une plus grande place pour les sujets de société. Les questions de pouvoir d’achat, d’économie et de prélèvements obligatoires y sont prépondérantes… Maxou se plaint à plusieurs reprises de « se faire plumer par ces connards de Bercy » tandis que Maria fustige « ces rats qui nous prennent tout notre pognon ». Antonio ne se montre pas en reste puisqu’il en veut à ceux qui l’obligent à « finir le mois avec moins de 50.000€ sur le compte ».
Des scènes d’émotions pures
La psychologie était déjà bien présente dans les premiers volets de la saga, elle devient ici une figure majeure du récit. L’omniprésence des névroses, le narcissisme ou encore l’égoïsme crasse des personnages se trouvent fort bien restitués par le réalisateur, l’un des tout meilleurs pour filmer le vertige du néant. Ainsi, le vide existentiel, individuel et collectif, traverse la narration de bout en bout avec la même intensité que lors des 2 précédents opus.
Le vide existentiel, individuel et collectif, traverse la narration de bout en bout avec la même intensité que lors des 2 précédents opus
Ces subtiles évocations se trouvent renforcées par des dialogues sans concession : « Putain mais tu ne vois pas que je souffre bordel, tu ne vois pas que j’ai mal au fond de moi ! », lance Maria à Antonio qui lui répond « Et toi, tu ne vois pas que moi je souffre merde, tu ne vois pas que je n’en peux plus ! » tandis que Maxou débarque et leur dit « Mais vous êtes con ou quoi !? Vous ne voyez pas que c’est moi qui ait mal, c’est moi qui n’en peut plus de cette vie insupportable ! ».
Au final, ce troisième opus parvient à capter la complexité de notre époque tout en s’adressant au plus grand nombre, le tout avec humanité et élégance. À ne manquer sous aucun prétexte.