Menée auprès d’un échantillon de 1.005 Français majeurs, cette étude exclusive permet d’appréhender les motivations et freins de nos contemporains autour de la valeur travail. Il en ressort de précieux renseignements sur un monde en pleine mutation…
Les motivations majeures
La première question porte sur les raisons qui poussent une grande majorité de nos compatriotes à se lever tôt chaque matin. Et là, première surprise, seuls 8% disent se lever tôt par « envie de profiter pleinement de la journée ». La grande majorité répond qu’ils n’ont « pas le choix ». À la question corrélée interrogeant les Français sur ce qu’ils feraient s’ils avaient le choix, près de 78% disent qu’ils « se lèveraient plus tard ».
Selon Benjamin Storia, chef d’étude chez ILFOS : « C’est le premier grand enseignement de cette étude, il semblerait que beaucoup de Français ne se lèvent pas tôt juste par plaisir. »
La seconde question porte sur les trajets pour se rendre au travail. À la question « Prenez vous du plaisir à effectuer le trajet qui sépare votre domicile de votre lieu d’activité professionnelle », seuls 16% répondent par l’affirmative. « Sachant que le temps moyen pour aller au travail est de 44 minutes en France, on pourra constater qu’il s’agit là d’un premier axe d’amélioration à envisager » nous indique Benjamin Storia.
« C’est le premier grand enseignement de cette étude, il semblerait que beaucoup de Français ne se lèvent pas tôt juste par plaisir »
Troisième série de questions, la motivation au travail. À la question ouverte sur ce qui motive les Français à aller travailler, 81% répondent « l’argent », 76% « le pouvoir d’achat » puis viennent ensuite « le niveau de vie » à 72%, « le fric, la tune » à 54% et enfin « Occuper mes journées » pour 17%. Pour Benjamin Storia « les résultats sont très clairs, les Français ont des préoccupations liées à leurs revenus et les pouvoirs publics doivent en tenir compte. ».
Les Français prêts à moins travailler !
Le second volet de notre étude porte sur le temps de travail. Là où certains imaginent que les Français ne vivent qu’au travers de leur profession, les résultats semblent les contredire assez largement. En effet, à la question « Seriez-vous prêt à travailler moins en gagnant la même chose ? », plus des 4/5ème répondent favorablement.
Pour Benjamin Storia, l’affaire est entendue : « Les Français sont généreux, tout simplement. Ils ont conscience des problématiques du marché de l’emploi et de la nécessité de permettre au plus grand nombre d’y accéder. C’est là une grande leçon d’humanisme et de bienveillance dont les pouvoirs publics feraient bien de s’inspirer ».
« Les Français ne sont pas simplement généreux, ils débordent de générosité. Imaginez, ils sont prêts à laisser près du tiers de leur temps de travail à des personnes qu’ils ne connaissent même pas »
Plus surprenant encore, plusieurs propositions de temps de travail ont été proposés. Le travail à 32 heures payées 35 conviendrait à 74% des personnes interrogées. Les 28 heures payées 35 sont validées par 77% d’entre eux tandis que les 25 heures payées 35 fait un véritable carton avec 81% des suffrages.
Ce qui fait dire au responsable de l’étude : « Les Français ne sont pas simplement généreux, ils débordent de générosité. Imaginez, ils sont prêts à laisser près du tiers de leur temps de travail à des personnes qu’ils ne connaissent même pas ».
Les grandes pistes d’évolution
À en croire les différents résultats de notre étude exclusive, un certain nombre de chantiers semblent à envisager du côté des partenaires sociaux. Le premier d’entre eux est celui des trajets domicile-travail. Benjamin Storia donne le cap : « Il faut ré-enchanter ces trajets si monotones pour les Français. Il faut retrouver le bonheur de conduire dans les embouteillages, l’envie de prendre un RER à l’heure de pointe, le désir de partager le bus avec toutes celles et ceux qui composent notre société. »
« Il faut retrouver le bonheur de conduire dans les embouteillages, l’envie de prendre un RER à l’heure de pointe »
Autre grande idée susceptible de répondre aux aspirations des Français, la réorganisation du marché du travail. « Étant donné que beaucoup de Français ne prennent que peu de plaisir à se lever tôt le matin, il suffit de les passer aux 25 heures payées 35, ce qui leur permettra de dormir plus longtemps le matin. Une sorte de coup double en quelque sorte. Pour ce qui concerne la prise en charge financière de cette évolution, les pouvoirs publics n’ont qu’à prendre en charge le différentiel de 60 milliards d’euros par an et puis c’est tout ! ».