Cachée derrière des fougères à quelques dizaines de mètres du parcours de randonnée, la femme sauvage se reposait lorsqu’elle a été surprise par la benjamine de la fratrie…
Une balade dominicale en famille
Lorsque la famille Duval décide d’aller se promener en forêt de Fontainebleau, dimanche dernier, elle n’imagine pas la surprise qui l’attend au détour du sentier de randonnée. Patrice Duval, le père de famille, éprouve le souhait « d’explorer de nouveaux endroits, vivre de nouvelles expériences » tandis que Florence, son épouse, ressent « une irrépressible envie de prendre l’air ». Notre couple de quarantenaire envisage alors une balade forestière accompagné de leurs 3 filles, Myrtille, Cerise et Clémentine.
Les voici engagés dans l’expédition dominicale, sac à provision en bandoulière, le cœur léger à l’idée de rompre avec la routine installée depuis bien longtemps. Après une trentaine de minutes de marche, la benjamine demande à sa mère l’autorisation d’aller cueillir des champignons un peu plus loin, de s’éloigner du sentier battu. La mère accepte et Clémentine chantonne jusqu’à atteindre une zone végétale plus dense, plus difficile d’accès. En se baissant pour cueillir un cèpe, la jeune fille perçoit une chevelure blonde au travers des ronces et des fougères.
Ses cheveux blond vénitien, sa peau blanche et sa tenue tribale, tout indique qu’il s’agit d’une femme sauvage tel l’enfant recueilli par François Truffaut dans son film éponyme
Stupéfaite par sa découverte, Clémentine observe attentivement la jeune femme qui semble se reposer au milieu des adiantes. Ses cheveux blond vénitien, sa peau blanche et sa tenue tribale, tout indique qu’il s’agit d’une femme sauvage tel l’enfant recueilli par François Truffaut dans son film éponyme. Elle décide de prévenir, le plus discrètement possible, ses parents. La famille entière suit alors les pas de la benjamine jusqu’au lieu-dit.
Une nouvelle partenaire de jeu
Florence se souvient très bien de cet instant, « Ce fût tout à fait terrifiant, cette femme sauvage à-même le sol, j’ai très vite ressenti le danger qu’elle représentait pour notre famille » ; le regard de son époux se révèle différent, « Ce fût une vision enchanteresse, divine, cette jeune femme blonde allongée au milieu des fougères, la nature est quand même bien faite ».
Patrice Duval propose d’emmener cette « pauvre enfant sauvage afin de la mettre en sécurité au sein du foyer » tandis son épouse préfèrerait la laisser à l’état sauvage, ne pas l’arracher à son environnement. Ce sont finalement les 3 filles qui trancheront en faveur du recueil de la femme sauvage, « Depuis qu’on a perdu notre chienne Zaza, je m’ennuyais et je trouvais ça rigolo d’avoir une nouvelle partenaire de jeu », se réjouit Clémentine.
Patrice Duval propose d’emmener cette « pauvre enfant sauvage afin de la mettre en sécurité au sein du foyer » tandis son épouse préfèrerait la laisser à l’état sauvage, ne pas l’arracher à son environnement
Notre sympathique famille profite du sommeil profond de la femme sauvage pour la porter jusqu’à leur véhicule. Arrivée à leur domicile, la femme sauvage est déposée sur le lit de la chambre d’amis, elle y passera près de 9 heures. Au réveil, les 3 filles tentent de communiquer avec elle : « J’ai vu un documentaire sur les tribus d’Amazonie, il faut leur parler avec les gestes comme pour les sourds-muets », explique Cerise, l’ainée. Les filles multiplient alors les sollicitations, effectuant des gestes de toutes sortes pour tenter de se faire comprendre.
Les premiers pas dans la civilisation
Hagarde et les yeux révulsés, la femme sauvage semble peu réceptive aux tentatives de communication et balbutie ce qui ressemble à un langage primitif : « Fri-parti-elessdé » marmonne-t-elle sans que les 3 filles ne parviennent à déchiffrer ce que tente d’exprimer la créature de la forêt. Florence, la mère de famille, essaie alors une autre stratégie : « Dans La guerre des singes, ils gémissent en frappant leurs poings contre la poitrine, j’en ai donc fait de même ».
Malheureusement, la femme sauvage ne semble pas mieux comprendre, elle poursuit sa logorrhée peu compréhensible : « elessedé desfonce fri-parti » balbutie-elle à plusieurs reprises. Les membres de la famille se sentent désemparés : « Elle est moins intéressante que Zaza, elle au moins elle jouait avec nous », se désole Clémentine.
Contre toute attente, et après une nouvelle sieste de quelques heures, la femme sauvage se lève de son lit et vient rejoindre la famille dans le salon, « On s’est alors rendue compte qu’elle maitrisait bien la bipédie, on a trouvé cela très positif » se souvient Florence. Le discours de la jeune sauvage nous a même paru plus précis, plus élaboré, « Vouzetes kon ouquoi, vous é dit ke jété défoncé au elessedé, gété a la fri-parti é me sui pomé dans la forait pour allé pissé ».
Sans tout comprendre de ce langage primitif, la famille Duval se sent soulagée en imaginant tout ce qu’ils vont pouvoir apprendre à cette femme sauvage, « Elle n’est pas très évoluée mais on tous envie qu’elle s’intègre au mieux dans la famille ; on a décidé – à l’unanimité – de l’appeler Zaza ».