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Le fils d’un milliardaire repeint des chefs d’œuvres

Lassé des albums de coloriage, le fils d’un milliardaire d’Abou Dabi demande à son père de lui acheter des œuvres d’art pour les reprendre à son compte, les réinventer. Analyse d’un succès phénoménal qui fait des émules.

Autoportrait de Vincent Van Gogh repris par le petit prodige de la peinture.
Autoportrait de Vincent Van Gogh repris par le petit prodige de la peinture.

La naissance d’un artiste

Jewel a 6 ans lorsque son père l’emmène pour la première fois au musée du Louvre Abou Dabi, il y découvre des œuvres fondamentales de l’histoire de l’Art. Particulièrement impressionné par les peintures académiques du XIXème siècle, le jeune garçon admire l’accumulation des détails baroques, la recherche du sensationnel, la saturation de couleurs vives.

Son père a fait fortune dans l’immobilier et se trouve persuadé, depuis la prime enfance de son fils, des dons de sa progéniture pour la création artistique. Très tôt, il inscrit Jewel dans un cours particulier de coloriage où ce dernier y excelle : « Il savait instinctivement que la couleur de l’éléphant était grise et que le poussin devait être dessiné en jaune » se remémore sa première professeure, émue aux larmes.

Notre petit génie ne souhaite pourtant pas s’arrêter là. Dès l’âge de 8 ans, il demande à son père des albums de coloriage plus sophistiqués qui reproduisent certaines œuvres post impressionnistes (Matisse, Kandinsky, Picasso). Il aime les œuvres géométriques, pleines de couleurs et son père se réjouit de la destinée artistique de son enfant prodige.

Première œuvre, premier choc pictural

Vers 10 ans, Jewel fait savoir à son père qu’il se lasse du barbouillage au crayon et qu’il est temps de débuter sa véritable carrière de peintre ; ce ne sont pas ses 600.000 fans sur Instagram qui le contrediront. Après quelques tentatives de peintures à huile et autres aquarelles improvisées, le manque de techniques picturales semble tout de même poser quelques soucis au jeune artiste.

À un paysage antique, Jewel ajoute quelques colonnes grecques dessinées de façon approximative.

Il trouve alors une parade ingénieuse en demandant à son père d’acquérir des œuvres dans le but de les retravailler. Ils écument alors les galeries d’art d’Abou Dabi à la recherche de portraits, de paysages, de natures mortes. L’enfant s’empare des peintures – dont certaines se trouvent cotées sur le marché – en y ajoutant sa propre touche. À un paysage antique, Jewel ajoute quelques colonnes grecques dessinées de façon approximative ; à une Vénus préparant sa toilette, il griffonne une robe car la nudité le dérange ; à un autoportrait d’un peintre du début du vingtième siècle, il ajoute une légère barbe au crayon bic.

Un succès immédiat et retentissant

Sur les réseaux sociaux, ses créations font fureur et sa cote ne cesse de monter : « Il est trop bon Jewel, il déringardise la peinture », déclare l’un de ses fans ; « Comment pouvait-on aimer la peinture avant Jewel ? » s’interroge un autre.

Encouragé par ses premières ventes, le jeune artiste demande à son père d’acheter des œuvres plus chères, plus connues du grand public afin de les « déringardiser ». Ils se rendent alors dans des salles d’enchères et commencent à investir dans des œuvres majeures. Jewel s’intéresse alors aux impressionnistes et s’entiche, notamment, pour l’un des autoportraits de Vincent Van Gogh.

Les ajouts subtils qu’il intègre procure à la peinture originale une dimension nouvelle. Les lunettes roses sont particulièrement appréciées tout comme la fleur – de même couleur – qu’il appose sur le veston du peintre maudit. Ces modifications permettent au tableau d’acquérir une valeur économique bien supérieure. La boucle est bouclée et Jewel peut désormais s’attaquer aux plus grandes œuvres de la peinture du XXème siècle.

La rédaction de Soir Matin

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