Ce n’est qu’une demi surprise tant l’automobile est sacralisé dans la culture américaine. Néanmoins, cette autorisation ouvre la voie à de nouvelles ouvertures règlementaires qui pourraient transformer le rapport des américains à leur moyen de transport favori…
Une décision logique et attendue
Depuis des années, les élus républicains demandaient à ce que les Monster trucks, ces 4×4 géants pouvant peser jusqu’à 4 tonnes, puissent sillonner les routes du pays en toute liberté. Ils ont enfin été entendus par la cour suprême des États-Unis qui, par 6 voix contre 3, leur a donné raison.
Jusque-là, ces bolides aux dimensions impressionnantes – 4 mètres de hauteur pour 4,50 mètres de largeur – étaient cantonnés à des démonstrations dans les régions les plus rurales du pays. Avec leurs roues immenses, ils détruisaient des voitures par dizaines, broyaient les véhicules en seulement quelques secondes pour la plus grande joie des spectateurs. Ils participaient également à des courses effrénées où seuls les plus puissants pouvaient l’emporter.
Désormais, les Monster trucks pourront emprunter les autoroutes et parcourir les rues aux côtés des autres voitures
Désormais, les Monster trucks pourront emprunter les autoroutes et parcourir les rues aux côtés des autres voitures, « C’est une avancée démocratique majeure pour a liberté dans ce pays. Comment expliquer à nos concitoyens qu’ils puissent se promener avec des fusils d’assaut mais qu’en même temps on leur interdit de choisir leur moyen de transport », se réjouit John Mc Will, gouverneur de l’Arkansas et défenseur de cette nouvelle législation.
Modifications du code de la route
Cette évolution nécessite, en revanche, des ajustements au code de la route actuellement en vigueur. Le premier d’entre eux concerne le régime des priorités : les Monster trucks seront prioritaires aux carrefours, intersections et croisements de routes ; ils se trouveront exemptés, par là même, du respect des panneaux Stop et des Cédez le passage. La question des feux rouges est en cours de débat mais pourrait, elle aussi, ne pas être soumise aux mêmes règles pour les détenteurs de ces véhicules.
Les Monster trucks seront prioritaires aux carrefours, intersections et croisements de routes
« Chez nous, il faut de l’argent pour posséder un tel engin, il semble donc logique que ceux qui ont réussi leurs vies n’aient pas les mêmes droits que ceux pour qui ce n’est pas le cas » résume le gouverneur.
En cas d’accident de la route mettant en cause un Monster truck, il est également prévu un dédouanement de la responsabilité du conducteur de ce dernier ; les assurances des véhicules impliqués devant prendre à leur charge les dégâts occasionnés, « On paie assez de taxes comme cela, on ne va pas en plus payer pour ceux qui ne s’écartent pas suffisamment de la route au passage de nos bolides » s’amuse le gouverneur.
Écologie et taxe énergétique
Les arguments écologiques mis en avant par les associations écologistes n’ont guère convaincu les membres de la cour suprême. Rappelons que les Monster trucks consomment en moyenne 80 litres aux 100 kilomètres et dégagent l’équivalent en CO2 d’une dizaine de véhicules traditionnels. Il est d’ailleurs prévu, pour compenser le coût élevé en essence subis par les propriétaires de ces engins, d’instaurer une nouvelle taxe énergétique assumée par l’ensemble des possesseurs de voitures du pays.
Les États-Unis ont toujours eu de l’avance sur l’Europe, nous pouvons néanmoins espérer que ces évolutions sociétales se trouvent, elles aussi, mises en œuvre dans notre pays à l’horizon 2030.