Le Colisée, à l’origine amphithéâtre Flavien, date du 1er siècle après Jésus-Christ. De forme ovale, il fût construit en plein centre-ville de Rome. Il est le plus grand amphithéâtre jamais construit durant l’Empire romain et traduit toute la finesse et l’ingénierie de l’époque. Ce monument grandiose pouvait accueillir jusqu’à 55.000 spectateurs lors de grandes fêtes. Les fameux combats de gladiateurs mettaient aux prises de jeunes hommes dont le choix de vie se limitait souvent à combattre dans l’arène ou demeurer esclaves.
Débats, tergiversations et choix final
Durant de longs mois, des débats nourris ont agité la cité des empereurs. Certains romains, nostalgiques des vieilles pierres, arguaient que le projet allait dénaturer l’architecture originelle, abimer son histoire millénaire. D’autres, plus pragmatiques, soulignaient l’immense potentiel économique et les retombées pour la ville, les commerçants.
Une piscine olympique a été un temps évoquée ainsi qu’une galerie commerciale et même un centre de tri des déchets
La démocratie participative, souhaitée par la municipalité, a permis de récolter des idées originales afin de choisir la meilleure destination pour l’ouvrage : une piscine olympique a été un temps évoquée ainsi qu’une galerie commerciale – avec des boutiques de luxe telles qu’on peut en trouver dans les aéroports – ou encore un centre de tri des déchets, problème récurrent dans la capitale italienne.
C’est finalement la salle de concert qui a recueilli le plus grand nombre de suffrages et verra le jour dès 2025 (si les délais des travaux sont respectés).
Du béton armé à la place des fondations actuelles
8.000 tonnes de béton armé seront nécessaires afin de donner jour à la structure. Selon Mario Gioco, l’architecte en chef, les fondations actuelles seront « coulées dans le béton afin de disposer d’une base saine, solide et parfaitement lisse ». À ceux qui critiquent la destruction d’une partie de l’héritage antique via cette immense dalle de béton, l’architecte répond qu’il « faut savoir vivre avec son temps et l’époque est au spectacle, au spectaculaire ». Difficile de lui donner tort tant la perspective du projet semble alléchante.
Pour permettre aux camions transportant le béton d’accéder à l’enceinte, l’une des entrées principales sera élargie « d’une dizaine de mètres » nous précise l’architecte.
Une structure en forme de casque romain
Pour rendre hommage à la prestigieuse histoire du lieu, les architectes ont eu l’idée ingénieuse de dessiner la partie contemporaine sous la forme d’un immense casque, « On voulait quelque chose qui qui symbolise la Rome antique, une véritable signature identifiable au premier regard » explique Mario Gioco.
En sus de l’immense salle de concert pouvant accueillir 60.000 personnes, les romains profiteront aussi de 4 restaurants, d’une patinoire (au premier étage) ainsi que d’un grand Spa
La simulation du rendu final est bluffante et se marie parfaitement avec la base antique. À près de 50 mètres de haut, la pointe du casque offrira une vue panoramique sur une partie du centre-ville de Rome grâce à d’immenses baies vitrées.
Une salle de concert high tech mais pas seulement !
Les promoteurs du projet, originaires de Sicile, n’ont pas lésiné sur les moyens pour offrir du grand spectacle aux futurs spectateurs du site. Ils ont prévu différentes configurations, pour les concerts, dont l’une est un « hommage » au lieu puisque les gradins pourront être disposés de manière ovale, « C’est un peu comme il y a 2.000 ans » nous confie l’un d’entre eux qui précise avec beaucoup d’humilité « ne pas être un grand spécialiste de l’Histoire ».
En sus de l’immense salle de concert pouvant accueillir 60.000 personnes, les romains profiteront aussi de 4 restaurants, d’une patinoire (au premier étage) ainsi que d’un grand Spa. Pour ce dernier, les promoteurs ont même prévu un clin d’œil à l’époque antique avec d’immenses écrans qui donneront l’impression d’être dans des bains romains !
On a hâte de découvrir tout cela et de profiter de ce nouveau lieu hybride, branché et moderne en cœur de ville.