Lorsque les chercheurs de l’Institut d’Optique de Lausanne comprennent l’importance de leur découverte, ils n’en croient pas leurs yeux. Ils viennent de mettre au jour, involontairement, une invention qui pourrait bien bouleverser les rapports sociaux dans de nombreuses régions du globe.
Un programme de lunettes d’invisibilité
Nous savons que les nanotechnologies vont transformer nos vies au cours des prochaines années, des prochaines décennies ; cette science innovante utilise des techniques à l’échelle de l’infiniment petit, parfaitement indétectables par l’œil humain.
En 2019, une équipe de l’Institut de Lausanne travaille à l’élaboration de lunettes d’invisibilité destinées à des parcs d’attraction ; le dispositif doit donner l’illusion aux spectateurs que des figurants apparaissent et disparaissent comme par magie.
Une première paire est confectionnée qui intègre dans ses verres des nano-particules modifiant la perception de la cornée. Les résultats en laboratoire sont positifs et une expérimentation en condition réelle se trouve organisée par l’équipe du Professeur Pekler. Ce dernier demande à plusieurs de ses chercheurs de se positionner debout sur une estrade en utilisant un « fond vert » afin d’évaluer l’efficacité des lunettes d’invisibilité.
Des résultats inattendus
Tandis que ses assistants lui demandent ce qu’il observe grâce aux lunettes expérimentales, le Professeur reste muet de longues minutes, comme hébété. Il prie ses collègues, placés sur l’estrade, de se tourner à plusieurs reprises. Il ne prononce pas un mot, visiblement subjugué par ses constatations.
Un peu plus tard, l’un des assistants endosse lui-même les lunettes 3.0 et dévoile aux autres membres de l’équipe la nature de la découverte, « Je m’attendais à voir des personnes invisibles et je me suis retrouvé face à mes collègues entièrement nus, forcément, c’est une impression assez particulière », témoigne Jean-Nathan, jeune chercheur à l’Institut.
« Je m’attendais à voir des personnes invisibles et je me suis retrouvé face à mes collègues entièrement nus »
Tour à tour, chaque membre de l’équipe teste les lunettes avec des réactions stupéfaites, « Je n’ai pu m’empêcher de regarder mes collègues masculins, on a beau être avant tout des chercheurs, on en reste pas moins des êtres humains », confesse Léna, elle aussi chercheuse pour l’Institut.
Le programme de recherche réorienté
L’objectif d’invisibilité n’a été que partiellement atteint par l’équipe de recherche puisque seuls les vêtements ont disparu sous l’effet des lunettes expérimentales. Néanmoins, cette relative frustration n’a été que de courte durée. En effet, suite à la publication de la découverte dans le magazine Science, L’Institut d’Optique de Lausanne a reçu des milliers de courriels du monde entier, saturant le serveur principal…
« Au vu vue de l’élan que suscite notre découverte, nous avons décidé d’abandonner le programme sur l’invisibilité au profit des lunettes 3.0. Nous prenons dores et déjà beaucoup de plaisir à investiguer dans cette direction même si elle nécessite encore de nombreux essais et autres expérimentations », indique le Professeur.
Des possibilités multiples en prévision
On imagine déjà de premières applications dans les domaines de la sécurité. Les forces de l’ordre, notamment, pourraient disposer des lunettes qui mettent à nue pour éviter d’avoir à réaliser des fouilles au corps se révélant parfois intrusives.
Les instances de Football professionnel songent également à proposer ces lunettes dans le cadre des ligues féminines qui rassemblent assez peu de public. Les spectateurs pourraient ainsi se montrer plus nombreux à vouloir assister à ces rencontres sportives.
Enfin, dans les entreprises, les lunettes 3.0 pourraient être utilisées dans le cadre des recrutements. Elles permettraient aux DRH de passer outre les apparences vestimentaires en facilitant la concentration sur la personnalité des candidats.