Les nouvelles règles qui s’appliqueront à la rentrée prochaine répondent à l’exaspération de nombreux parents qui exigent, de leurs enfants, des résultats à la hauteur de leur réputation…
Répondre aux enjeux du monde moderne
« Pourquoi perdre du temps avec des enfants qui échouent ? », s’interroge légitimement Anne-Catherine, cadre supérieure dans le monde de la publicité et mère de 3 enfants. Cette question, de plus en plus de parents se la posent jusqu’à amener le Ministère de la Justice à y consacrer une partie de son projet de loi « Familles d’avenir » actuellement débattu à l’Assemblée Nationale.
Le principe en est simple, si l’enfant de moins de 25 ans échoue à un examen post-baccalauréat – concours de Médecine, Pharmacie, École d’ingénieur, de Commerce, de Droit ou Institut d’Étude Politique – ses parents auront légitimité à lui infliger une privation de ses droits de succession ; « Le dispositif proposé est clair, simple et dissuasif ; il reprend le principe de la double peine qui a démontré toute son efficacité par le passé », explique Jean-Vincent Fouettard, l’un des Députés en charge de la commission des Affaires familiales.
Si l’enfant de moins de 25 ans échoue à un examen post-baccalauréat (…), ses parents auront légitimité à lui infliger une privation de ses droits de succession.
« Dans le monde d’avant, on acceptait les loosers, les mous du genou, les feignants ; maintenant que nous sommes dans le monde d’après, il n’y a plus de place pour ces assistés de la société, ces jeunes qui n’ont pas encore compris que notre époque est à la performance. Je pense même que l’on devrait avancer l’âge de cette mesure en permettant de déshériter les enfants qui échouent au BEPC ou au Baccalauréat », considère Anne-Catherine.
Une question de réputation
Au-delà de la seule dimension économique qui permet d’accroitre l’héritage de ceux qui réussissent à leurs examens en bannissant ceux qui y échouent, il y a également la question de la réputation, essentielle pour bon nombre de familles.
« Nous sommes une famille de scientifiques – professeurs agrégés, chercheurs, ingénieurs – qui réussissons à transmettre l’excellence de générations en générations, imaginez notre réputation si l’un de nos enfants venait à fréquenter un BTS ou un IUT parce qu’il a échoué à son concours d’entrée de Math’Spé, que dirions-nous à nos amis et à nos collègues ? », interroge Jean-Bertrand Cubique.
« L’enfant, aujourd’hui, fait partie d’une entité familiale qui travaille à son image de marque depuis des décennies, parfois des générations ».
Cette angoisse se trouve largement partagée par les parents d’élèves d’établissements privés. Une étude de l’IPQ (Institut des Parents Qualifiés) montre que leur seconde motivation, après le futur niveau de vie de leur progéniture, est la bonne réputation : « L’enfant, aujourd’hui, fait partie d’une entité familiale qui travaille à son image de marque depuis des décennies, parfois des générations. On sait à quel point la valorisation d’une famille de produits est difficile à maintenir dans le temps, elle nécessite de lourds investissements. On ne peut pas se permettre de faire chuter cette image successfull parce qu’un des gamins n’en fait qu’à sa tête », résume Jean-Paul Star, directeur d’une agence de marketing dédiée aux familles.
Vers un élargissement des sanctions ?
Selon des indiscrétions obtenues par nos soins, certains parents d’élèves militeraient pour élargir encore le prisme des sanctions et progressivement aller vers la quadruple peine ; les étudiants en échec se trouveraient ainsi privés de toutes les aides de l’État en plus d’être déshérités, répudiés de leur famille et en grande difficulté scolaire, professionnelle.
La rédaction de Soir Matin ne peut que soutenir cette tendance de fond tant ses journalistes portent – jour après jour – le goût de l’excellence, de la performance et du succès sans failles.