La Finlande, l’autre pays de la créativité
Selon une légende locale, Herkko Rosvo-Ronkainen dirigeait une bande de voleurs cachée dans une forêt finlandaise. Ces malotrus avaient pour fâcheuse habitude de voler de la nourriture aux habitants des villages mais, également, de s’emparer de femmes qu’ils portaient sur le dos jusqu’à atteindre leur campement.
Devenu au fil du temps une pratique sportive à part entière, le porter de femmes a su préserver ses valeurs ancestrales puisque le vainqueur des compétitions remporte le poids de sa coéquipière en bière, récompense bien méritée tant l’activité se révèle énérgivore.
Il existe 3 grandes techniques de portage. Dans la première, la femme se trouve assise sur les épaules du porteur ; pour la seconde, la femme se trouve posée sur l’une de ses épaules tandis que pour la troisième – dite à l’estonienne – la femme se trouve tête en bas, les jambes enserrant les épaules de son porteur.
Plus qu’un sport, un choix de vie
En discutant avec les compétiteurs, on réalise à quel point ce sport requiert un état d’esprit singulier. Pour Greta et Jean-Didier (finlandais d’origine française), cette pratique est même l’expression d’un choix de vie : « Nos convictions profondes se retrouvent dans le porter de femmes. L’homme doit prendre en charge le couple, l’assumer tout en démontrant sa force, sa puissance ; la femme doit, elle, se laisser trimbaler tel un sac de sable, se faire la plus discrète possible. Ce sont de belles valeurs que nous partageons depuis longtemps. ».
« L’homme doit prendre en charge le couple, l’assumer tout en démontrant sa force, sa puissance ; la femme doit, elle, se laisser trimbaler tel un sac de sable ».
Pour Sofia et Jean-Lukas, les dimensions symboliques et philosophiques l’emportent sur toutes les autres considérations : « L’homme et la femme sont faits pour s’emboiter, se jumeler afin de ne plus faire qu’un. Grâce au porter de femmes, nos corps s’encastrent l’un dans l’autre telles 2 pièces de Tetris, nous fusionnons littéralement. Ayant choisi la posture à l’estonienne, nous alertons néanmoins sur la difficile compatibilité entre cette position et d’éventuels troubles gastriques, digestifs ».
Une diversification de la pratique
En sus des courses de porter de femmes et face à la hausse historique des cours de l’acier et du nickel, de nombreux adeptes de la musculation se trouvent contraints de recourir aux femmes-altères. Des salles de sport effectuent même des partenariats avec des groupes de femmes inactives afin de subvenir au manque de fonte ; différentes corpulences sont appréciées des abonnés pour varier les entrainements ; en échange de leurs bons services, ces femmes se voient offrir un accès gratuit à l’espace détente.
« Remplacer la fonte contre la femme, au début cela fait bizarre, notamment pour les positions en fente. La matière est différente, moins froide. Du coup j’en viens à me demander si le matériel sportif, s’il venait à être à nouveau disponible, reprendrait sa place dans nos racks », confie Raoul Bitanfer, nouveau pratiquant de cette forme de culturisme.
Il est très probable, à l’orée de ces multiples vocations, que l’homme puisse élargir encore les champs d’applications du porter de femmes.
